Quelles façons saines de considérer son enfant ?

L’enfant a longtemps été peu considéré. Depuis plusieurs dizaines d’années il est enfin considéré comme un être humain à part entière, mais peu de d’adultes savent réellement ce qu’est le psychisme de l’enfant, là où il faut l’encadrer, le protéger, et lù ou l’enfant nous enseigne.
Emmanuel Ballet de Coquereaumont, psychothérapeute, nous explique comment aider l’enfant à grandir sereinement dans un cadre sain mais la aussi où l’enfant est notre maitre et nous enseigne par son comportement.

L’enfant n’a pas à être considéré comme un adulte puisqu’il ne naît pas adulte. Mais il a à être considéré comme une personne à part entière, une personne totalement intelligente et même experte sur certains plans à savoir le lien d’amour. En fait, l’enfant c’est ce qui est aimant, naturellement. Je me souviens d’une thérapie familiale d’une famille avec deux enfants. Rapidement, le couple dévoile en thérapie qu’il y a une difficulté, une crise dans le couple qui a des répercussions sur les enfants, sur la famille. Je demande aux enfants de dessiner et de me dire quel est le rapport entre leurs deux parents. Et les parents vont être très étonnés parce que le plus jeune va faire un dessin où il exprime clairement qu’il y a énormément d’amour entre son père et sa mère, ce qui semble paradoxal puisque ce n’est pas ce que les adultes ressentent. Est-ce que c’est ce que l’enfant désirerait voir ou est-ce que c’est la réalité ? Donc je le questionne. Il est assez grand pour me répondre et il me dit : c’est très pénible dans cette famille. Mes parents s’aiment, mais ils ne veulent pas le reconnaître et ils font comme s’ils ne s’aimaient pas. » Toute la thérapie familiale a été axée sur cette expertise.

L’enfant avait perçu quel était le problème. Il a fallu beaucoup de temps, mais finalement ce couple a réussi à retrouver la piste de l’amour qu’ils avaient l’un pour l’autre et à sortir des représentations qui créaient des comportements de mise en échec. Et tout ça a été possible parce qu’il y avait un expert qui disait : « mais là, votre lien, il est très bon. Arrêtez de vous parasiter et de croire que ce n’est pas le cas. » Donc c’est intéressant de voir qu’en fait l’enfant souvent, si on l’aborde sous la manière d’un jeu, a une capacité incroyable à dire des choses. Je me souviens de ma sœur qui m’a expliqué qu’elle était en train de parler de sa relation avec un de ses précédents compagnons, alors que sa fille de quatre ou cinq ans était en train de jouer à ses pieds. Elle racontait les méandres de cette relation de co dépendance avec un alcoolique. Sa petite fille au bout de quelques instants a dit « mais maman arrête ! Tu sais bien que ce n’est pas de l’amour ! Ce sont des situations très courantes. Mais la famille, souvent, n’accepte pas suffisamment son fonctionnement sur l’écoute de l’enfant, sur la prise en compte de cette expertise. Et si c’était le cas, on se rendrait compte que les systèmes familiaux retrouvent davantage de vitalité, d’énergie et de joie de vivre. Ça circule beaucoup mieux à nouveau.

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