Pourquoi fuir l’abandon nous fait le rechercher inconsciemment?

Franck Lopvet anime des séminaires et des conférences et est auteur de 2 livres «Un homme debout», sorti en 2018 et «Ton autre vie» en janvier 2021.
Il nous explique à travers la nature de nos émotions comment une sensation d’abandon va se répéter…

Lorsque je vis une émotion, on pourrait la regarder depuis son aspect mécanique, physique. Quand j’ai commencé à chercher, à comprendre comment ça fonctionnait, j’ai voulu m’éloigner de l’aspect compréhension née de l’imaginaire, compréhension née du rien. J’avais envie de regarder ça depuis un point de vue physique, depuis un point de vue matériel. Il s’avère qu’une émotion d’abord, c’est une information qui est ressentie, C’est à dire « Hello, votre fils vient de mourir » C’est une information. Lorsque l’information devient ressentie, ça devient une émotion. Cette information ressentie d’un point de vue physique, c’est une charge électromagnétique, c’est à dire un courant magnétique, un courant électromagnétique qui va simplement chercher à me traverser de parts en parts. Si vous êtes observateur, vous verrez en fait que ce courant électromagnétique cherche à vous traverser du bas vers le haut. Vous sentirez que vos émotions arrivent d’abord dans les jambes. On le sent lorsqu’elles sont très fortes. Et que soit la paralysie, soit la fuite, soit le tremblement, ce sont les premiers signaux de la force de l’émotion. Cette émotion, en fait, elle va monter et elle va nous traverser de parts en parts ; On pourrait imaginer finalement que nous sommes une sorte de tube, une sorte de canal permettant à plus ou moins d’intensité d’être traversé.

Lorsque, pour x raisons, la charge électromagnétique qui cherche à me traverser ne va pas jusqu’au bout et s’arrête en chemin, c’est là que je dis que l’émotion n’est pas parvenue à destination. C’est là que je dis que l’émotion n’a pas été totalement vécue.

Lorsque cette émotion n’est pas réellement vécue d’un point de vue physique, il y a une énergie qui reste stagnante, non circulant, comme sclérosée, verrouillée à un endroit de mon corps. Lorsque l’énergie ne circule plus librement dans mon corps, elle va créer un symptôme. Chaque symptôme dans la vie, de la plus petite ride, au coin des yeux, au cancer mortel, renvoie sur une énergie qui s’est mise à stagner à un endroit ou à un autre. Les émotions fortes qui s’arrêtent dans le corps, à un endroit ou à un autre, vont créer un symptôme. Il existe un moyen naturel de nettoyage de nos mémoires émotionnelles. Et c’est ce phénomène que je souhaite décrire. L’idée, en fait, c’est que j’ai donc, une fois que j’ai une émotion qui m’a assailli et que je n’ai pas pu l’emmener à destination, que je n’ai pas pu la vivre dans sa totalité, que je n’ai pas pu accepter cette charge électromagnétique dans sa totalité ; il s’avère que je me retrouve donc avec une sorte d’information cristallisée qui reste stagnante à quelques endroits de mon corps. Cette information, elle est stockée, verrouillée. Je dis cristallisée parce qu’elle est simplement arrêtée. Si je me retrouve dans une situation qui génère la même sensation, une nouvelle vague va me traverser et entraîner avec elle comme un tamis. Entraîner avec elle tout ce qui correspond à sa vibration. Imaginons que j’ai de l’abandon qui soit stocké dans ma mémoire cellulaire.

Une vague d’abandon me traverse parce que je suis face à une scène que j’interprète comme de l’abandon. Et cette vague me traversant va emmener avec elle les paquets stagnant dans mon système et me permettre de les amener un peu plus loin, un peu plus loin, un peu plus loin, jusqu’à la sortie.

Ça va faire le chemin des glandes endocrines. Cela va suivre le chemin du système nerveux central et enfin sortir de mon système. En attendant, tant que l’information est cristallisée dans mon système, je vais me retrouver face à des scènes dans la vie qui déclenchent chez moi ces émotions à coup sûr. Je peux expliquer le mécanisme. Il est simple, il est connu. Lorsque j’ai vécu quelque chose que j’ai interprété comme étant traumatisant, je dis interprété parce que ce n’est pas forcément vécu ; prenons par exemple ces histoires d’abandon. Un enfant tire à un moment donné la conclusion que ses parents l’abandonnent pour x raisons. Ça peut être réel. Neuf fois sur dix ce que je vois dans les stages, les parents ne l’ont pas réellement abandonné, mais l’enfant se sent abandonné, ce qui revient au même. L’émotion est la même. C’est vrai que lorsqu’un parent perd son enfant dans un magasin, ce n’est pas dans le but de l’abandonner. Mais l’enfant peut se sentir abandonné. Donc l’abandon est là. L’enfant va vivre cette émotion, mais dans son incapacité à se laisser pleinement traverser par tout cela ou pour x raisons. L’information va stagner et s’arrêter dans le système. Ce qui va faire que cet enfant va être habité par ce qu’on pourra appeler de la mémoire d’abandon. Lorsque nous sommes en train de regarder le réel, la réalité, nous pensons faire face à l’ensemble de la réalité, alors qu’en fait nous sommes en face d’une sélection de la réalité puisque seule une partie du monde réel devient consciente chez moi et le reste entre peut être dans les couches non conscientes qu’on pourra qualifier d’inconscient /subconscient. Comment s’opère cette sélection, justement, avec cette mémoire cellulaire? Reprenons l’exemple de cet enfant qui a ressenti l’abandon. Une fois qu’il a ressenti l’abandon, il va trier le monde réel en ayant sur ses lunettes la notion de l’abandon. Donc c’est quelqu’un qui va veiller à ne plus être abandonné, qui va veiller à ne plus jamais ressentir l’émotion de l’abandon pour ne plus jamais voir l’abandon, vivre l’abandon ou ressentir l’abandon. Il va mettre ses lunettes « attention de ne pas être abandonné », ce qui revient à veiller et chercher l’abandon. Donc inconsciemment, cette personne se met à chercher l’abandon partout pour ne plus le vivre.

Une personne qui a vécu l’abandon se dit ça, faut plus que je le vive. Donc elle fait très attention à ne pas être abandonnée. Mais pour faire attention à ne pas être abandonnée, sur quoi doit on mettre son attention? Sur l’abandon.

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