Comment surmonter la peur de l’échec dans l’entreprenariat?
Alexandre Dana est le fondateur de Live Mentor, institut de coaching d’entrepreneur. Dans son livre « Entreprendre et surtout être heureux »,
C’est une phrase que l’on entend souvent en thérapie : mes parents ont fait du mieux qu’ils ont pu. Pour le psychothérapeute Emmanuel Ballet de Coquereaumont, il ne faut pas confondre sentiment d’amour et lien d’amour. Il nous explique la différence et comment enfin réconcilier les deux.
Alors oui. C’est en effet une croyance très répandue, un fantasme même, qui consiste à dire en effet que les parents, quels que soient leurs comportements, même si leurs comportements, semblent éloignés de cela, tous les parents agissent par amour. Les parents sont aimants. D’ou la petite phrase d’ailleurs courante que l’on retrouve par exemple chez beaucoup de patients en thérapie qui est : « mes parents ont fait de leur mieux ». « Puisque finalement ils sont aimants, ils ont pu être défaillants mais au final, ils ont fait de leur mieux ». Alors pour bien comprendre pourquoi il s’agit d’un fantasme, la première chose, c’est de considérer deux choses. C’est qu’on parle souvent d’amour en ne comprenant pas qu’on ne parle pas d’amour. Je m’explique. Il y a deux types d’amour dans le système familial : il y a le sentiment d’amour et il y a le lien d’amour. Le sentiment d’amour : c’’est le sentiment que le parent éprouve pour son enfant. Globalement, évidemment, sauf de très, très rares exceptions, le parent a un sentiment d’amour vis à vis de son enfant, donc il aime son enfant. Et si on lui pose la question, il ressentira à l’intérieur de lui ce sentiment d’amour. Mais le sentiment d’amour ne sert malheureusement pas à grand-chose. Ce qui est important, c’est le lien d’amour. C’est à dire en tant qu’adulte, en tant que parent, certes, je ressens de l’amour pour mon enfant, mais suis-je capable d’investir le lien et donc la relation, de façon à ce que ce lien et cette relation soit animée par l’émotion d’amour. C’est à dire est ce qu’elle amène un sentiment de chaleur, de bien être, de partage ? Et ce sentiment, cette émotion, est-elle partagée par l’enfant ? Est-ce que mon enfant me renvoie la sensation qu’il est aimé ?
Souvent, beaucoup de parents ne se rendent pas compte que, enfermés dans leur fonction parentale, dans les valeurs et les règles qu’ils pensent devoir apporter à leur enfant, ils se coupent du lien d’amour. Ils sont aimants mais n’aiment pas, n’arrivent pas à faire sentir à leurs enfants qu’ils les aiment et ne s’intéressent pas non plus auprès de l’enfant pour savoir si il se sent aimé. Et donc, l’oblativité parentale est dangereuse parce qu’elle instaure l’idée que, quoi qu’il arrive, on est aimé. Non, au contraire. En fait, on ne devrait pas s’intéresser à l’amour dans les systèmes familiaux. On devrait s’intéresser au manque d’amour, à la difficulté à aimer, qui n’est pas un problème si on développe la capacité à apprendre à revenir dans le lien. Aucun enfant ne souffre de son parent qui ne l’aime pas suffisamment. L’enfant souffre de voir son parent ne pas réussir à apprendre à revenir à l’amour, à revenir à un lien aimant. À exprimer l’amour et à revenir dans un lien qui permet à nouveau de faire circuler cette émotion d’amour.
En fait, il y a une chose que les enfants font très bien. Je me souviens d’une famille que j’avais en thérapie. La mère ne supportait pas que ses enfants lui disent qu’il ne l’aimait pas. « Je tiens bon quand ça arrive » m’expliquait cette mère. C’était insupportable pour elle puisqu’elle voulait endosser le rôle d’une mère parfaite etc. Et alors je lui dis « mais non, vos enfants ont raison. A tel endroit ou à tel moment, dans telle situation, ils ne vous aiment pas, mais vous ne savez pas quoi en faire ». En fait, les enfants exprimaient simplement que là, le lien n’était pas ok. Et vous n’avez rien à faire, vous avez juste à valider. « Ok, là, tu considères que je ne t’aime pas parce qu’il y a cela ou cela qui n’est pas bon pour toi. Ok, vous n’êtes pas obligé d’amener une réponse, de corriger si vous sentez que vous n’y arrivez pas ou que vous êtes dans votre limite. Mais reconnaître en fait la légitimité de l’enfant à éprouver le fait qu’à tel endroit il n’aime pas son parent, paradoxalement, c’est créer une relation beaucoup plus aimante.
C’est pour ça que la thèse que l’on développe avec mon épouse dans le livre « Vos parents ne sont plus vos parents » est fondamentale, c’est de dire que la fonction de parent est à durée déterminée. Le métier de parent s’arrête. Et pourquoi c’est important ? Parce que quand on sait que quelque chose va s’arrêter, on ne l’évalue pas de la même manière que si c’est quelque chose d’acquis et d’éternel. Lorsqu’on sait que quelque chose va s’arrêter naturellement, on a l’idée qu’il va falloir faire un bilan de ce qu’on a vécu. Et ce bilan, il n’est pas à faire en fin de fonction parentale, il est à faire durant toute la relation. Une relation est vivante, elle est dynamique et donc elle interroge le lien régulièrement.
Alexandre Dana est le fondateur de Live Mentor, institut de coaching d’entrepreneur. Dans son livre « Entreprendre et surtout être heureux »,