Comment surmonter la peur de l’échec dans l’entreprenariat?
Alexandre Dana est le fondateur de Live Mentor, institut de coaching d’entrepreneur. Dans son livre « Entreprendre et surtout être heureux »,
Ne pas comprendre que l’enfant à une psychologie spécifique et des besoins spécifiques à son âge engendre souvent une parentification. L’enfant est considéré comme un adulte, et il va s’adapter. Mais si cette adaptation se fait car l’enfant doit grandir coûte que coûte, elle n’est pas sans conséquences sur son développement et l’adulte qu’il deviendra.
Emmanuel Ballet de Coquereaumont, psychothérapeute, nous explique ce qu’est la parentification de l’enfant et ses dangers.
La parentification de l’enfant crée des adultes par anticipation, Elle est liée à plusieurs ressorts. L’un des premiers ressorts qui me semble important, c’est le fait que finalement, encore aujourd’hui, eh bien, on ne voit pas l’enfant comme une personne pleinement intelligente. On considère l’enfant comme un sous pallier de l’adulte qu’il faut faire grandir rapidement, qu’il faut permettre de devenir mature, socialement intégré, etc. Mais cette perception pose un problème ; c’est que donc du coup, en tant que parent, on a tendance à vouloir faire grandir trop vite nos enfants, à ne pas accepter les caractéristiques de la vie enfantine et de ne pas considérer la personne enfant que nous avons devant nous à l’âge qui est le sien. Donc la parentification s’appuie déjà là-dessus. Et puis, elle s’appuie aussi sur l’idée que, du coup, l’enfant, en tant que sous paliers de l’adulte, ne sert pas à grand-chose. Donc il faut qu’il serve à quelque chose. Et souvent donc, on va l’adultifier, c’est à dire qu’on va lui mettre sur les épaules des choses qui ne sont pas de son ressort. Le parent peut penser que c’est une façon de permettre à l’enfant de grandir plus vite.
Mais la parentification est dramatique. En fait, c’est une façon de voler l’enfance à l’enfant. J’ai connu dans ma pratique, beaucoup de situations comme celle ci. Je me rappelle d’une petite fille dont la mère était alcoolique. Elle avait douze ans et sa mère, alcoolique, buvait en diverses situations et, ne pouvant pas ensuite prendre le volant, faisait conduire sa petite fille de douze ans pour rentrer à la maison sur souvent plusieurs dizaines de kilomètres. Cette petite fille en a gardé à l’intérieur un sentiment de terreur absolue. Parce qu’elle était mise dans un endroit non seulement adulte, mais extrêmement dangereux en fait. Chaque fois où cette mère a mis sa fille à des endroits, à des places, dans des fonctions qui étaient celles d’un adulte, c’était une manière malheureusement d’écraser, de tuer l’enfance de cette de cette petite fille et de la mettre à son service.
Donc, l’enfant parentalisé est mis au service du parent et de ses défaillances, qui demande donc à l’enfant, de compenser, de réparer ses défaillances.
Alors un adulte parentifié, ça devient quoi? Malheureusement, dans nos sociétés, j’ai presque envie de dire que ça devient un héros. Ce qui est problématique à l’âge adulte. Un adulte parentifié est rarement vu comme un lien problématique. Un adulte parentifié, c’est un adulte hyper responsabilisé, très sérieux, qui a un sens du devoir surdéveloppé et qui est un aidant absolu. Il est tout le temps en train de se mettre au service des autres et ça ne choque personne. Dans nos sociétés judéo chrétiennes, on trouve ça même plutôt admirable : quel don de soi, quel sacrifice ! Mais les thérapeutes reçoivent ces gens ensuite qui sont tombés en dépression, qui ont fait un burn out ou qui ne comprennent pas en fait pourquoi leur corps n’en peut plus, parce qu’en réalité ils sont exploités et sans même s’en rendre compte. Donc cette exploitation, tout en étant valorisée dans la position qu’ils tiennent, est vraiment très dangereuse en fait pour les individus, parce qu’on ne peut pas comme ça mettre toute son énergie au service des autres sans en payer le prix. Et en thérapie, j’ai souvent coutume de dire à mes patients : « qui veut faire le sauveur devient un looser ». Alors ça les calme parce que souvent, ils constatent en fait qu’ils sont en train de perdre en fait une partie de leur vie. Leur vie n’est pas à leur service. Elle est au service de l’autre. Mais la société s’appuie là-dessus. Ça fait des corps de personnes qui travaillent dans les hôpitaux : infirmiers, aides-soignants, thérapeutes. Un thérapeute doit surveiller le sauveur en lui. Un thérapeute, c’est un enfant qui a été parentalité. Donc c’est tout un travail que de déprogrammer ça, d’en faire un métier justement pour être payé et non plus exploité. Et en fait, on vit dans des sociétés où on demande à beaucoup de gens de continuer à maintenir cette parentalité contre eux-mêmes.
J’ai fait les premiers soins de secourisme et la première chose qu’on nous enseigne, c’est d’évaluer vraiment si je suis en capacité de pouvoir aider. Parce que si je ne suis pas en capacité, ce n’est pas la peine que deux personnes soient en danger au lieu d’une. Donc, en fait, on doit toujours surveiller cette partie de nous qui veut en faire trop, qui se met dans cette fonction sauveur aux dépens de sa propre vitalité, de ses propres besoins.
Alexandre Dana est le fondateur de Live Mentor, institut de coaching d’entrepreneur. Dans son livre « Entreprendre et surtout être heureux »,