Quelles ressources peut-on mobiliser soi-même après un traumatisme ?

Si l’aide d’un thérapeute est souvent nécessaire après un traumatisme, plusieurs actions peuvent être faites chez soi pour puiser dans nos ressources et activer notre résilience.
Emmanuel Contamin, psychiatre, spécialiste de la thérapie des troubles post-traumatiques et de l’EMDR et auteur de deux ouvrages : « Guérir de son passé avec l’EMDR et les outils d’auto-soin » et plus récemment « Les cinq cercles de la résilience », nous donne des pistes précieuses pour prendre soin de soi.

Il y a au total une trentaine d’exercices prenant soin de nous.

L’état même de notre physiologie, de notre santé physique au sens beaucoup plus large, a un impact sur notre état émotionnel et sur notre capacité de régulation et de résistance.

Une des ressources principales, par exemple, c’est la qualité de l’alimentation. Le fait d’être dans un état du corps équilibré par rapport à notre alimentation est bénéfique à notre régulation émotionnelle. Et une autre ressource très importante, c’est l’activité physique. Le fait de marcher ou de faire du sport régulièrement. On a vraiment vu qu’une activité physique régulière était bonne, non seulement pour notre état physique, mais même par rapport à la dépression, par exemple. Faire cinq fois 30 minutes de sport par semaine ou trois fois 1 h, c’est aussi efficace que des antidépresseurs pour une dépression modérée et pas pour n’importe quelle forme de dépression.

Donc, il y a beaucoup de choses qui passent par le corps. Et un autre exercice dont je parle, c’est l’exercice de la marche thérapeutique ciblée qui est un exercice très intéressant.

La marche est une très grande ressource à toutes les personnes qui font par exemple le pèlerinage de Saint-Jacques de Compostelle. Il y a beaucoup de composantes, mais la composante même de la marche est et est très forte. J’aime bien la phrase de Giono qui dit « Si tu n’arrives pas à penser : marche, si tu penses trop : marche, si tu penses mal : marche ».

Donc il y a quelque chose qui nous mobilise, qui fait aussi des stimulations bilatérales alternées droite gauche, comme dans l’EMDR et met notre corps dans un état d’apaisement, de respiration régulière et surtout quand ça nous ouvre aussi au contact avec la nature.

C’est là aussi une ressource de régulation émotionnelle très importante. On s’en est rendu compte par une première étude sur des personnes qui avaient une opération de la vésicule biliaire : celles qui étaient dans les chambres paires guérissaient beaucoup plus vite que celles qui étaient dans les chambres impaires. Elles avaient besoin de moins d’antalgiques et elles sortaient de l’hôpital après moins de journées d’hospitalisation. Et la seule différence, c’est que les chambres paires, ça donnait sur le parc et les chambres impaires, ça donnait sur un mur de brique. Donc le contact avec la nature, c’est quelque chose avec lequel on a vécu au cours de l’évolution pendant des générations et des générations. C’est quelque chose qui nous apaise, qui nous fait du bien, qui nous aide à réguler nos émotions.

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