Comment surmonter la peur de l’échec dans l’entreprenariat?
Alexandre Dana est le fondateur de Live Mentor, institut de coaching d’entrepreneur. Dans son livre « Entreprendre et surtout être heureux »,
Emmanuel Contamin, psychiatre, spécialiste de la thérapie des troubles post-traumatiques et de l’EMDR et auteur de deux ouvrages : « Guérir de son passé avec l’EMDR et les outils d’auto-soin » et plus récemment « Les cinq cercles de la résilience », nous dévoile comment puiser dans nos ressources internes pour se sécuriser et créer des liens aux autres sains et respectueux de tous.
Toute une série de ressources sont très importantes. Ce sont des ressources qui vont permettre de restaurer ce qu’on appelle un attachement sécure gagné, c’est à dire une représentation positive de soi et des relations qu’on peut établir avec les autres. Il y a toute une série d’exercices à partir notamment de figures ressources, de figures d’humanité qui pour nous sont porteuses de valeurs fondamentales, parfois de figure spirituelle. Et renforcer notre connexion interne à des figures ressources peut renforcer ce qu’on appelle notre self, c’est à dire la meilleure partie de nous, celle qui est capable le plus de recul, de compassion, de connexion et nous aider à améliorer nos relations aux autres.
Le travail sur les ressources peut se faire sur beaucoup de support. Par exemple, un exercice classique est d’imaginer un lieu sûr. Souvent, dans la nature, on se sent vraiment en paix et en sécurité. On porte vraiment notre attention sur nos perceptions, nos cinq sens, jusqu’à vraiment sentir dans le corps cet apaisement à quel endroit il se positionne. On associe un mot positif et après on renforce la connexion entre tous ces aspects de l’expérience par des stimulations droite gauche, qu’on fait de façon tactile ou bien en faisant du tapping sur nos genoux.
Beaucoup de ressources de la psychologie positive renforcent notre résilience. En ce qui concerne le lien à des figures ressources, on va faire de la même façon, c’est à dire que on va pouvoir imaginer par exemple, Pierre Rabhi ou le Dalaï Lama ou la Vierge Marie etc. Une personne qui pour vous vient ancrer votre confiance en l’humanité, qui vient résonner avec vos valeurs humaines fondamentales. Vous allez vraiment l’imaginer. Et si vous avez des blessures d’enfant, imaginez, dans la perspective de l’enfant que vous étiez, comment cette personne vous regarderait avec un regard vraiment de bienveillance, de compassion, de compréhension de tout ce que vous avez vécu, de tout ce qu’il y a de douloureux, de tout ce qu’il y a de beau et de fort en vous aussi. Et vous prenez le temps de vous connecter à ce regard, de voir ce que ça vous fait sentir à l’intérieur, comment cette personne entrerait en contact avec vous, par le toucher, par un toucher à la fois affectueux, respectueux, délicat, qui correspond vraiment à vos besoins. Peut-être comment elle vous prend dans ses bras ou elle vous met une main sur l’épaule. Et on prend le temps, là aussi, de vraiment sentir. Qu’est-ce que ça fait ressentir à l’intérieur, dans le corps ? Et puis, on peut continuer avec d’autres schémas qui correspondent au schéma d’un attachement sécure. Et associer aussi une parole, un mot ou une petite phrase que cette parole nous dirait pour nous soutenir, pour nous accompagner dans nos difficultés actuelles.
Toutes ces représentations imaginaires activent notre cerveau et inscrivent dans notre mémoire des représentations positives. La difficulté du trauma, c’est qu’il y a des représentations douloureuses, des représentations négatives, dysfonctionnelles, qui ont un ancrage très fort parce qu’elles sont associées à un enjeu de survie. Elles sont associées à des réactions de défense instinctives. Elles sont réactivées régulièrement dans le quotidien. Donc c’est un peu comme si elles avaient un renforcement automatique.
L’idée, c’est qu’il faut renforcer les expériences positives, les expériences épanouissantes, parce que comme elles n’ont pas le même enjeu de survie, finalement, elles nous rendent heureux et elles renforcent notre résilience. Mais ce n’est pas une question de survie à court terme, donc elles sont beaucoup moins spontanément renforcées dans notre cerveau. C’est une sorte d’hygiène de vie que de travailler régulièrement à leur donner plus de consistance, plus d’épaisseur, plus de place dans nos représentations.
C’est là où les personnes qui ont un attachement sécure dans l’enfance sont avantagées à double titre. C’est à dire qu’à la fois elles ont une meilleure construction de leur confiance en elles et de leur confiance dans les autres, mais elles ont aussi une fenêtre de tolérance émotionnelle plus large et donc elles sont moins exposées à accumuler une charge de représentation négative au fil du temps. Donc, c’est en ça que c’est très important. D’autant plus si on a cette vulnérabilité-là de renforcer toutes les expériences positives qui nous arrivent. Et ce travail de renforcement des ressources est absolument essentiel. Alors c’est vrai qu’on voit bien que face à un trauma, quelqu’un qui a un attachement sécure va avoir beaucoup moins de risque de développer un stress post-traumatique. Et c’est pour ça qu’il y a un processus de cicatrisation naturelle du cerveau qui se fait le plus souvent heureusement et grâce à toutes ces expériences positives. Mais petit à petit, l’expérience traumatique va perdre de son impact et se digérer toute seule. Mais quand ça ne se fait pas spontanément à ce moment-là, ça sera le signe qu’il faut être aidé.
Alexandre Dana est le fondateur de Live Mentor, institut de coaching d’entrepreneur. Dans son livre « Entreprendre et surtout être heureux »,