Comment surmonter la peur de l’échec dans l’entreprenariat?
Alexandre Dana est le fondateur de Live Mentor, institut de coaching d’entrepreneur. Dans son livre « Entreprendre et surtout être heureux »,
L’âme soeur ou la personne parfaite est une croyance largement répandue. Cependant, cette croyance peut être un handicap dans sa recherche amoureuse mais également dans une relation car trop idéaliste.
Camille Rochet, psychothérapeute spécialiste du couple, nous décrypte ce qu’est ce mythe de La bonne personne et comment intégrer des croyances plus propices à une relation amoureuse sereine et durable.
Le mythe de la bonne personne, c’est le mythe de la personne qui va venir me combler totalement, qui va faire que ma vie va être belle, que je vais être heureux ou heureuse dans ma vie. Et donc l’idée, c’est de dire qu’évidemment, on a ces instants du départ qui sont en général assez magiques et qui font que oui, ma vie s’éclaircit et que tout va bien. Mais avec le temps, il faut qu’on accepte que dans le couple, une forme de solitude revienne. C’est à dire que en fait l’autre ne va pas me combler tout le temps, parce que l’autre est imparfait et on le sait. Mais pour autant, quand on a cette croyance-là, on a l’impression que l’autre doit répondre à tous mes besoins, tous mes désirs. Et donc, quand je suis déçue par un aspect du caractère, par des mauvaises habitudes, par des idéaux qui ne sont pas tout à fait semblables aux miens, c’est là où la question est : est-ce que j’ai choisi la bonne personne ou est-ce que je me suis trompé? L’idée de ce mythe là que j’essaye de mettre en évidence, c’est de se dire que non, vous ne trouverez jamais LA bonne personne. Après, avec le temps, l’évolution, on essaye de faire en sorte d’être de plus ajustés l’un à côté de l’autre, mais en tenant compte de nos évolutions.
Pourquoi il y a des personnes qui sont plus enclines à chercher cette personne parfaite, cette âme sœur en quelque sorte ?
Il y a des croyances où les personnes, des personnes très blessées, attendent tout de l’amour. Moi, ça m’arrive d’avoir des patients dans mon cabinet où vraiment leur seul pilier dans la vie, c’est leur couple. Il y en a même qui sont en arrêt de travail, qui ne se permettent aucun projet autre pour que le couple aille mieux. Or là, ça peut être un danger parce que c’est mon seul pilier, le couple. J’attends tout de mon conjoint, quitte à moi, ne pas prendre soin de moi. Et ça, ça peut être ce type de personnes là, qui ont tellement peu confiance en elles, qui ne savent pas justement ce qu’elles veulent dans la vie, ce qui va faire qu’elles vont s’épanouir, qui ne connaissent pas bien leurs talents et qui vont trouver une personne à admirer et qui va en fait être presque une image narcissique d’elles-mêmes. Donc c’est souvent un manque d’estime de soi, un défaut de narcissisme qui fait que j’attends de l’autre qu’il vienne remplir mon narcissisme. Et donc, à ce moment-là, je peux m’oublier au profit de cette bonne personne. Ça va être souvent ces personnes sensibles à ça qui vont se projeter à travers ce monde-là.
Est-ce que ce sont des personnes qu’on dit dépendantes affectives qui sont plus sujettes à ça?
Bien sûr, on trouve de nombreuses personnes dans la dépendance affective. Alors après, ça peut faire écho à une autre croyance qui est d’être sauveur. Mais ce sont les deux croyances où en effet la dépendance affective peut être là parce que je n’ai tellement pas confiance en moi que je n’existe qu’à travers le couple. Donc, si ce n’est pas la bonne personne et si je n’arrive pas sans cesse à exister dans le regard de l’autre à travers l’autre, c’est là que je me pose des questions sur le choix de couple que j’ai fait.
Quel est le style d’attachement qu’ont vécu ces personnes-là dans leur enfance ?
Alors il s’avère que ça peut être souvent ce qu’on appelle des attachements parfois insécures, qui font que j’ai vécu parfois l’abandon, j’ai vécu un manque affectif important. J’ai été depuis petit entouré de couples qui se sont séparés ou justement des personnes très dépendantes les unes des autres. Je vois encore des femmes qui n’avaient ni le permis, ni carte bleue,etc… Et en fait on peut tirer aussi d’énormes bénéfices en étant totalement dépendant de l’autre. Elles savaient que, par leur besoin, l’autre allait se rapprocher d’elles, en faisant tous les trajets, en étant là pour payer ce qu’elles doivent payer etc. Et on voit que le jour où le conjoint décède, elles ne savent plus qui elles sont. Alors je dis elles, parce que c’est vrai que ce sont beaucoup des femmes que je rencontre dans ce profil-là. Mais en fait, ça va être des personnes qui vraiment attendent que leur stabilité vienne de leur conjoint. Elles n’ont pas suffisamment de stabilité affective pour se dire qu’elles n’ont pas besoin de leur conjoint pour vivre. Elles pourraient vivre seule, elles pourraient être célibataires, elles vivraient bien. Maintenant, oui, on est plus heureux en couple et je pense qu’à deux quand même on peut faire de plus grandes choses. Ça nous aide à nous élever, à nous dépasser. Mais on n’a pas besoin du conjoint pour vivre. Et souvent, ces personnes-là qui cherchent la bonne personne ont besoin d’un conjoint pour exister.
Quels conseils vous pourriez leur donner justement à ces personnes pour ne pas vivre à travers le conjoint?
Alors l’idée, c’est vraiment de se battre, d’être un petit peu plus égocentré. Ca fait toujours peur quand je dis ça, quand j’invite à être égoïste, à regarder notre nombril. Il faut être bien égocentré pour pouvoir après mieux aller vers l’autre et pouvoir mieux vivre les relations. On le voit quand on a des enfants, si on n’est pas assez égocentré, on se fait bouffer dans nos besoins. Donc en fait, il faut absolument être au clair sur nos besoins, nos désirs. Savoir qui je suis, connaître mes talents, ça, c’est très important. Connaître mes talents pour savoir ce dans quoi je vais m’épanouir. Si je m’obstine à faire un travail qui ne me convient pas, si je m’obstine à habiter dans un endroit qui ne me convient pas, tout ça en me disant tout est de ma faute, c’est parce que je ne suis bien nulle part. En fait, c’est souvent une méconnaissance de ce que je suis et j’ai besoin de me recentrer là-dessus pour pouvoir ensuite me dégager un peu de l’extérieur et reprendre la maîtrise sur l’extérieur. Et donc, ça va me permettre aussi évidemment dans le couple, de moins attendre du conjoint, d’être plus autonome et plus heureux.
Alexandre Dana est le fondateur de Live Mentor, institut de coaching d’entrepreneur. Dans son livre « Entreprendre et surtout être heureux »,