Comment se construisent les bases de l’attachement chez l’enfant et pourquoi s’impriment-elles en nous durablement?

Le style d’attachement de chacun détermine sa façon d’entrer en relation avec l’autre et d’agir dans la relation. Il est pour beaucoup déterminé dans l’enfance. Quatre styles d’attachement en résultent selon la grille de John Bowlby : les bases de l’attachement sécure, anxieux, évitant et désorganisé. Gwenaëlle Persiaux, psychothérapeute, nous explique comment ses bases se construisent.

Ça se construit dans l’enfance principalement. Il n’y a pas que l’enfance, j’y reviendrai parce que souvent on met tout sur le dos de cette période là et surtout des parents, donc ce n’est pas tout à fait juste, mais quand même, on sait que les premières années, surtout les deux premières années, sont importantes. Mais que ensuite ça va se poursuivre pendant le reste de l’enfance, l’adolescence. Et puis à l’âge adulte, il va aussi se passer des choses qui vont imprimer notre style d’attachement. Mais ces premières années, notamment avec la relation aux parents, vont être déterminantes.

Pourquoi? Parce que le cerveau de l’enfant, surtout au tout début est très malléable. Il est très sensible et vont s’imprégner dans les premières expériences des traces affectives et émotionnelles très importantes, notamment si on est bien reçu, à peu près reçu ou mal reçu, voire rejeté ou abandonné. En fait, on ne va pas avoir les mêmes programmes qui vont s’inscrire dans l’attachement. On parle des modèles internes opérants, alors c’est un mot un petit peu compliqué, mais qui est quand même intéressant pour expliquer qu’on va imprimer dès nos premières relations avec notamment nos parents, la figure d’attachement, et puis les adultes en général et le monde des croyances, des représentations de soi, du monde et des autres. Et ça, ça va créer une manière de recevoir le monde extérieur, la relation à l’autre. Et puis ma valeur, puisqu’on sait qu’elle se crée dans ces ces relations et notamment les relations d’attachement. Et donc, pourquoi durablement ? Parce que justement, ce cerveau, il est très malléable et ses premières années sont déterminantes. Mais heureusement, ça ne va pas s’arrêter là puisque rien n’est déterminé et jusqu’à la fin de notre vie, on peut changer des choses. D’ailleurs, John Bowlby disait que l’attachement, c’est du berceau jusqu’à la tombe. Donc ça veut dire qu’on est concerné par ces enjeux d’attachement tout le temps. Et aussi qu’on peut changer jusqu’à la fin nos nos blessures, les guérir et donc modifier les styles de l’attachement.

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