Quel impact ont les pratiques de méditation, respiration et d’ancrage dans le corps en général sur le cerveau?

Les bienfaits des pratiques de méditation sont depuis très longtemps connues mais l’imagerie cérébrale permet aujourd’hui de découvrir leurs impacts sur le cerveau.
Emmanuel Contamin, psychiatre, spécialiste de la thérapie des troubles post-traumatiques et de l’EMDR et auteur de deux ouvrages : « Guérir de son passé avec l’EMDR et les outils d’auto-soin » et plus récemment « Les cinq cercles de la résilience », nous explique les dernières découvertes à ce sujet.

On sait de plus en plus, par exemple que tous les exercices de méditation dont je parlais. On a vu que ça épaissit, c’est la région du cerveau. Donc si je reprends mon petit schéma de des deux points à l’avant du cerveau, il y a ce qu’on appelle le cortex préfrontal et dans sa partie médiane, le cortex préfrontal médian. C’est la région du cerveau qui est connectée au système limbique et qui est donc capable de réguler les émotions.

En gros, dans l’hippocampe, l’amygdale, c’est là que ça se passe. Il y a ce cerveau beaucoup plus évolué, le niveau de néocortex qui recouvre cette partie là et toute cette partie du cortex préfrontal médian.

On voit qu’elle s’épaissit à force de pratiquer des exercices de méditation, c’est à dire que les capacités de régulation émotionnelle progressent. On sait même  comment l’EMDR fonctionne au niveau du cerveau, c’est absolument passionnant. Il y a eu des imageries qui ont été faites avant, pendant et après des séances pendant qu’on lisait aux patients le script, le récit de l’événement traumatique, par exemple de l’accident de voiture qu’ils ont vécu. On voit qu’avant le traitement, les zones qui s’activent, ce sont vraiment ces zones du système limbique. Et puis aussi les zones à l’arrière du cortex visuel qui correspondent aux images traumatiques. Pendant le retraitement, c’est cette zone du cortex préfrontal qui va plus s’activer, qui correspond au fait que l’action régulatrice commence à se mettre en place. Et après le traitement, on voit qu’il y a une activation assez diffuse du cortex qui correspond à l’inscription normale d’un souvenir dans différentes zones du cerveau. Donc on a maintenant des thérapies dont on a prouvé non seulement l’efficacité, mais dont on connaît de plus en plus la façon dont ça agit précisément au niveau du cerveau. Et ça, c’est absolument passionnant.

Freud disait que son ambition, c’était d’être chirurgien de l’âme. Mais là, on commence à voir vraiment où est ce qu’on travaille au niveau du cerveau. Il y a des patients qui ont quelquefois des témoignages étonnants, qui me disaient « en même temps que vous me faisiez bouger les yeux, j’avais l’impression, comme s’il y avait des petits canaux qui se débouchaient dans mon cerveau ». Alors c’est un peu surprenant parce que le cerveau n’est pas vraiment innervé, n’est pas vraiment sensible, mais les personnes, parfois des sensations un peu surprenantes, oui.

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